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Pourquoi j'utilise LaTeX

Posté le 13/06/2014

Certains au vu titre que j’ai choisi se diront encore un anti Word, LibreOffice, OpenOffice… Si je suis adepte et utilisateur des logiciels libres ce n’est pas par intégrisme primaire.

Même si je trouve que l’univers libriste offre des outils performants et que globalement les idées qu’il défend me conviennent, je suis aussi assez pragmatique. Et donc un outil, même libre, qui ne me conviendrait pas serait écarté.

J’ai longtemps utilisé pour toutes sortes de travaux de rédaction des outils de traitement de texte WYSIWYG (What You See is What You get).

Sans avoir été jusqu’à rédiger des livres, il m’est arrivé de me retrouver avec des documents dépassants allégrement la centaine de page. Ces documents que j’avais enrichi au fil du temps, m’ont permis d’aborder l’insertion de tableaux, images, table des matières et autres joyeusetés du même acabit.

Pour certains de ces documents, étant un peu tatillon, j’ai passé un grand nombre d’heure à peaufiner la mise en page afin d’obtenir un document final qui convenait à mes exigences. J’ai parfois été dans l’obligation de recommencer presque à partir de zéro (sauf si j’avais pensé à faire des sauvegardes) à la suite de la corruption inexpliquée du fichier contenant mon travail si patiemment élaboré.

Pour d’autre, la mise en page partant dans tout les sens malgré tout le soin que je pouvais y apporter, il m’est arrivé de faire un export en pur texte afin de ne pas avoir à tout ressaisir et de recommencer la totalité de la mise en page.

Et ceci ne prends pas en compte les soucis de changement de format de fichier entre différentes versions d’un même outils avec tout les problèmes de compatibilité qui peuvent en résulter.

Sans oublier que 10 ans après, il m’a été parfois très difficile de récupérer certains documents du fait de format de fichier ancien et non mis à jour. On oublie souvent de mettre à jour entre les différentes versions nos documents et il en résulte qu’il peut devenir pratiquement impossible de lire certains fichiers car le format de fichier n’est plus supporté. Que dire si le document auquel on souhaite accéder est vieux de 20 ou 30 ans.

Ces nombreux déboires, accumulés au cours des années ne m’ont pourtant pas découragé puisque jusqu’à il y a environ 4 à 5 ans, j’utilisais encore des outils de traitement de texte WYSIWYG. J’en utilise encore professionnellement à l’heure ou j’écris ces lignes.

Donc, il y a quelques années, lors d’une de mes virées sur la toile je suis tombé sur un article vantant LaTeX.

Connaissant l’intégrisme dont certains libriste peuvent parfois faire état dans leurs propos, j’ai été assez surpris du discours tenu qui n’avait rien d’intégriste et était même d’une grande tolérance.

À la suite de cette lecture fort instructive, dont je n’ai hélas pas retenu le site, je me suis documenté sur LaTeX et j’ai commencé à transposer un document déjà assez conséquent en LaTeX.

Cela m’a bien sûr, pris un certain temps car cela demande à changer bien des habitudes acquises (comme de voir se répercutée chaque modification immédiatement, passer par une phase de compilation…).

La philosophie de LaTeX est très différente de celle des outils WYSIWYG.

Avec ces derniers l’utilisateur, même averti, a tendance à mêler le fond (le texte) et la forme (la mise en page) au fur et à mesure de son travail. Bien que les feuilles de style permettent, si elles sont bien utilisées, de mieux séparer le fond et la forme. Le principe d’un traitement de texte étant, normalement, d’effectuer la saisie du texte puis d’effectuer la mise en page. Mais combien d’utilisateurs appliquent ce principe.

Avec LaTeX, le fond est fortement séparé de la forme. Vous pouvez saisir l’intégralité de votre texte sans entrer une seule commande de mise en forme. Puis une fois satisfait de votre texte, mettre celui-ci en forme. Cette séparation forte du fond et de la forme, offre le très net avantage de vous permettre de vous concentrer sur ce que vous tapez, la formulation…

De plus, et pour ma part, je considère qu’il s’agit d’un indéniable avantage sur les traitements de texte, tout en ne connaissant que quelques commandes de bases tels que les commandes de sectionnement, les notes de bas de pages… Il est possible à un utilisateur débutant d’obtenir un document de bonne facture.

Et, chose non moins intéressante, il incite à revoir certains fondamentaux. Combien de fois, n’ai-je vu dans des textes à destination de francophone les titres de civilités à la mode anglophone, les majuscules non accentuées (UN LION TUE ne signifie pas du tout la même chose que UN LION TUÉ) et les paragraphes non indentés.

Un autre avantage de LaTeX est, c’est un avis personnel, sa grande adaptabilité à l’utilisateur. Pour peu que vous utilisiez un éditeur de texte spécifiquement dédié, mais un éditeur basique permet aussi de travailler avec, il vous devient alors facile de produire des documents très homogènes entre-eux. Peut-on dire la même chose des document produits avec les divers traitements de texte ?

L’une des choses particulièrement agaçante avec les outils WYSIWYG c’est que si vous changez de machine ou d’imprimantes, il y a de fort risques que vous soyez obligés de refaire une partie de la mise en page car les paramètres liés à l’impression (et donc le What You See) sont très souvent différends d’une machine à l’autre. Avec LaTeX ce problème ne se pose pas (ou dans de très rares cas) car celui-ci permet de directement produire du PDF ce qui est beaucoup plus portable.

Enfin, comme je le disais plus haut, LaTeX ne connaît pas le problème lié au format de fichier obsolète ou créé avec un outil qui a disparu (et que vous avez bien sûr impérativement besoin d’ouvrir). Il n’utilise que des fichier texte. Et n’importe quel éditeur de texte, même le plus basique qui soit, est capable de le lire et donc de vous permettre l’accès à vos données.

Pour toutes ces raisons, et aussi le fait que la production d’index et de tables des matières soient d’une déconcertante facilité, je n’utilise plus que LaTeX pour tout mes travaux d’écriture.

Il m’arrive parfois, de renvoyer un courriel en demandant que le fichier joint (très souvent du format doc ou docx) me soit renvoyé en fichier pur texte.

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